Patrice Faubert

Paraphysique de proxémie

" Le gouvernement n'est rien d'autre que le gendarme du capital, l'épouvantable être qui garde les coffres-forts, des vautours des banques, du commerce et de l'industrie. Pour le capital, il a du respect et lui est entièrement soumis, pour le peuple, il a les prisons, les casernes et le gibet. "

Ricardo Flores MAGON ( 1873 - 1922 )

Il y a deux fois
Plus d'illettrés en 2013
En France, qu'en 1913
Car autrefois
Les journaux comme le livre, étaient rois
Et même et surtout dans les tranchées
De 1914 - 1918, quand la vie, à tout instant, pouvait vous quitter
Tout est en régression
Avec une médiocrité institutionnalisée
De génération en génération
L'indifférence et la bêtise, toujours plus accentuées
L'amitié n'est déjà plus
L'amour n'est déjà plus
Tout y est cocu
La jeunesse est pleine de mémoire
Pour toutes les insanités, croire
Mais sur le monde qui la programme
Elle n'a aucune intelligence, aucune âme
C'est une proxémie culturelle
C'est une proxémie intellectuelle
Chaque pays a sa proxémie
Chaque culture a sa proxémie
Chaque époque a sa proxémie
La façon de se serrer la main
La distance à prendre avec son voisin
Dans la rue ou au quotidien
Comme jadis, le doigt d'honneur des archers anglais
Quand le majeur n'était pas amputé, et que tuer, il pouvait
C'était pendant la guerre de cent ans
Toute proxémie n'est qu'un conditionnement
Que tout notre corps prend
Tant de mots qui disent la même chose
Pour désigner la même rose
Comme aussi
Le cerium, le terbium
Le samarium, le gaddinium
Ces terres rares, tous ces métaux
Qui à la longue auront nos peaux
Car pour les missiles, écrans, il en faut
Pour les billets de banque, les téléphones
A la Terre, la politique n'est pas bonne
Il y a même une proxémie musicale
Une sorcellerie contre le mal
Comme feu ( 1939 - 2006 ) Ali Farka Touré
Avec même des allumettes, fameux musicien
Chauffeur, paysan, maire, malien
Un élu avec cent pour cent des voix
Sans tricherie, en son village, c'était un roi
Certes, pour comprendre ce que j'écris
Il faut avoir le code, je le médis
80.000 prostituées
Sous l'ère Victorienne, Londres du passé
Où même le meuble était corseté
Quant apercevoir un mollet
Choquait le noble anglais
L'Angleterre d'alors avait sa burqa
Et des vierges d'une seule fois
Le fondamentalisme religieux
De tous les pays, ces fous de dieu
En nos jours, ont pris le relais
Après l'Angleterre, d'autres niais
Comme une marée au loin
Elle part mais toujours elle revient
La même hypocrisie répugnante
D'une même cervelle démente
La pensée conditionnée est bête
La même erreur, elle répète
D'une époque l'autre, elle ressuscite
Et de la vocation elle suscite
L'action que l'on imite
Et le cerveau humain rétrécit
Au fil des avancées de la technologie
Des heures devant la télévision
Des heures devant son ordinateur
La télévision est notre communication
L'ordinateur est notre confesseur
La télévision nous regarde la regarder
L'ordinateur sait nous virtualiser
Tout se reproduit
Si cela n'a pas été compris
La fin du commencement
Est le commencement de la fin
Qui est alors sans commencement
Qui est alors sans fin
Ce ne sont
Pas seulement les femmes qui sont violées
Ainsi actuellement, en Amérique, et ailleurs, dans les prisons
140.000 détenus sont violés, et ce chaque année
Les femmes font des crises cardiaques
C'est leur première cause de mortalité
Les hommes font de l'ostéoporose, du tac au tac
Nos cerveaux sont remplis de clichés
Et au-delà le crime en direct et filmé
Comme celui ( né en 1968 ) de Troy Kell, en 1994, commis en prison
Avec Eric Daniels, son sanguinaire larron
Pour saigner comme un porc, un noir, c'est pas un canular
Des dizaines de coups de couteau, jamais marre
Des caméras de surveillance
Filmèrent cette pure horreur, avec indolence
Un crime raciste, un film d'épouvante
A s'effacer, sa trace est lente !
C'est presque un document d'Histoire
Sur la proxémie de notre Histoire
Il faut le voir
Pour vraiment le croire !
Rien d'étonnant
Puisque maintenant
Ce sont les tyrans
Qui ont le prix Nobel de la paix
Qui leurs sont attribués par leurs laquais
Tout a été effectivement domestiqué
Pour maintenir le système, tout le monde veut conspirer
Déjà, il y a une cinquantaine d'années
A Paris, fut enterrée la liberté d'expression
Dans une visionnaire manifestation
J'y étais, de pire en pire, je le savais !
Des générations sans aucune mémoire
Des générations qui tout peuvent croire
Des générations qui peuvent tout accepter
Qui peuvent tout boire et tout manger !
La technologie
N'est pas au service de l'être humain
Quand c'est l'être humain
Qui est au service de la technologie
Ceci est dit
En rapport au courant nazi
Qui se proclame contre la technologie
Souvent primitiviste
Avec ses idéologues activistes
Dans la folie des mots pervertis
Tout se piège, tout se manipule, tout est un travesti !
A la vie
L'humanité devient la lie
Les animaux pas humains sont finalement plus gentils
A l'un d'eux, fut consacré un écrit
Feu Bébert ( 1935 - 1952 ) le chat de Louis - Ferdinand Céline
A lui et Lucette Almansor, toujours fidèle, à l'humeur parfois câline
Toute l'humanité est en déficit informationnel
Sur sa vraie histoire, totalement oubliée
C'est un autre nom de la mémoire
Toujours amnésique dans son intentionnalité
Chaque mémoire gouape à l'Histoire
Selon son intérêt, son grimoire
N'entendant
Ne voyant
Que ce qui l'arrange
Et niant tout ce qui la dérange
Ou l'interprétant pour que cela se mange !
De la sorte, plus rien n'est signifiant
Tout est détraqué, tout est affligeant
La vérité est enfermée, noyée, déformée
Par les actionnaires de tous les marchés
Par les actionnaires de toutes les idées
Par les actionnaires de toutes les propriétés
Comme les syndicats
Complices de toutes les polices
Complices de toutes les exploitations
Indispensables associés de tous les patrons
De toutes les patronnes, de tous les poltrons
C'est l'histoire de l'amnésie
L'amnésie de l'Histoire
Le déficit informationnel qui fait tout croire
De la perte de mémoire, c'est la grande foire !
Le déficit informationnel
Qui nous fait répéter des bêtises
La mémoire défaillante
L'affirmation arrogante
Moi, toi, lui, elles, eux
Les jeunes et les vieux
Le déficit informationnel
Qui fige dans l'éternel
Et l'erreur toujours répétée
Et la terreur toujours renouvelée

Patrice Faubert ( 2013 ) puète, peuète, pouète, paraphysicien ( http://patrice.faubert.over-blog.com/ ) Pat dit l'invité sur ( http://www.hiway-glk.fr/ )

 

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Published on e-Stories.org on 01/06/2017.

 
 

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